Une fortune comique au Théâtre des Variétés
Non à l’argent De Flavia Coste Mise en scène de Anouche Setbon Avec Pascal Légitimus, Julie De Bona, Claire Nadeau, Phlippe Lelièvre Jusqu’au 8 janvier 2018 mercredi au samedi à 20h30 samedi et dimanche à 16h30 Réservation en ligne ou par tél. au 01 42 33 09 92 Durée : 90 mn Théâtre des Variétés |
Du 22 septembre 2017 au 8 janvier 2018 Qui ne s’est pas demandé un jour ce qu’il ferait de ses millions s’il gagnait au loto ? C’est la question centrale de cette comédie dans laquelle Pascal Légitimus est l’heureux gagnant dont la vie tourne au cauchemar. Signée Flavia Coste, par ailleurs réalisatrice et comédienne, la pièce est fort bien emmenée par un quatuor d’acteurs dans un rythme alerte, où les répliques font mouche et où les personnages pris de folie furieuse provoquent les rires. La situation est posée d’emblée. Le gagnant du loto, un architecte peu reconnu, joue depuis des années au jeu et quand il décroche le gros lot, il préfère ne pas risquer une nouvelle vie. Va-t-il déchirer le ticket gagnant, si ce n’est déjà fait… Autour de lui, réunis pour un diner, sa femme, sa mère et son meilleur ami et collaborateur, sont soumis à rude épreuve. Evidemment, leurs vies pourraient aussi en être changées radicalement, et, poussés à bout, ils explosent entre rage, espoirs délirants et règlements de compte. A cause de ce ticket porteur de tous les rêves, les relations avec l’intéressé sont passées au peigne fin, les plus sombres stratagèmes sont échafaudés, la fortune à portée de main provoque la panique. C’est bien connu, l’argent peut contribuer au bonheur mais peut aussi rendre fou. La pièce se déroule en un lieu unique, l’appartement où les convives sont censés tranquillement dîner, tandis que le bébé du couple dort dans la pièce d’à-côté. Il suffit d’apprendre la nouvelle du gain et chacun des participants se trouve embarqué dans un revirement intime. Celle qui semblait apprécier son métier de prof de philo, la mère qui paraissait enjouée et l’ami qui était débonnaire, tous révèlent soudain une autre facette de leurs désirs et libèrent leurs vraies aspirations. Les masques tombent, les aveux pourraient faire mal. Mais ici, tout est prétexte à rire et les personnages, tout à coup revendicateurs et pris d’une furie sans limites, rivalisent d’extravagance comique. Il faut dire que le montant du gain dévoilé, 162 millions d’euros,- la cagnotte réelle du loto fin septembre-, a de quoi enclencher une quasi-hystérie. Nul ne saurait garder son calme face à une volte-face de la vie qui repose sur un bout de papier. Même le bébé que l’on entend crier a son destin suspendu… Habituellement, une situation de suspens est liée à un drame, elle est ici liée à la richesse et au bonheur. Cocasse, le vertige saisit le public. La mère, interprétée par Claire Nadeau, est irrésistible tout autant que la jeune épouse, Julie de Bona, qui manie le charme et la crise de nerfs avec talent. L’ami, Philippe Lelièvre, conjugue une sympathie touchante à un à-propos dont le public s’amuse à coup sûr. L’enjeu traine parfois en longueur, développant le conflit sous toutes ses formes, mais la troupe et la fin inattendue de la pièce garantissent un bon divertissement. Qu’il joue ou non au loto, chaque spectateur peut s’identifier au personnage tenu par Pascal Légitimus, qui endosse son rôle avec une naïveté désopilante réussie. Emilie Darlier-Bournat [Photos Théâtre des Variétés) |
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